Visite d’un membre de l’AMUAC aux PFEG le 27/09/2018

Compte-rendu de visite des Ports Francs de Genève du 27/09/2018

Cet article présente le compte-rendu détaillé de la visite des stocks d’or et d’argent gardés en Suisse par AuCoffre.com réalisée le 27/09/2018 par l’un de nos membres, ainsi que les principales conclusions qui en ont été tirées. Je remercie Jean-François FAURE pour son accueil lors de cette journée.

Pour des raisons de confidentialité avec PFEG (Ports Francs et Entrepôts de Genève) et AuCoffre.com, je ne détaillerai pas la géographie du lieu, ni les conditions de garde détaillées ou de localisation. Ainsi, aucune photo des lieux n’a pu être prise, ni même de l’intérieur des coffres. Seules des photos de documents sont présentées.

Conditions de garde

La partie des PFEG que j’ai pu voir peut être considérée comme un grand coffre, accessible par des portes blindées (ouverture par digicode et badge), et constitué de murs de béton vibré de plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur. Ce type de béton est particulièrement dur, et surtout très long et très bruyant à percer, de sorte que si quelqu’un essaie de le percer, cela déclenche aussitôt des alarmes, du fait du bruit et des vibrations détectées.

A l’intérieur de ce grand coffre se trouve un deuxième coffre de même nature (dont les murs et les plafonds sont distincts du premier coffre), composé aussi de béton vibré et de portes non plus seulement blindées, mais de portes de coffres-forts (ouverture par serrure à code).

Chaque porte ouvre sur un couloir accessible seulement par cette porte. Dans ce couloir (murs aussi en béton vibré) se trouvent plusieurs portes de coffres ; chaque porte donne sur une salle louée à un client. Plusieurs de ces salles sont louées à AuCoffre.com en zones sous douane et hors douane.

Dans chaque salle se trouvent plusieurs coffres-forts, ou des palettes, tous numérotés. Les coffres-forts contiennent des albums numérotés de rangement de pièces numérotées ; les palettes des pièces d’argent ou des lingots d’or et d’argent. Des capteurs sont disposés dans chaque salle pour détecter les vibrations.

Dans chaque salle se trouvent plusieurs caméras. Ces caméras ont été installées par AuCoffre.com. Elles enregistrent des images dès qu’une différence d’image apparaît. Les enregistrements sont conservés sur les serveurs d’AuCoffre.com. Ainsi, le moindre geste de toute personne entrant dans une salle blindée est filmé et conservé. Rien ne peut entrer ou sortir de la salle sans qu’on le sache. Si un contrôle détecte un problème, il est possible de consulter les enregistrements.

Parcours d’une pièce

J’ai pu assister de bon matin à la réception de stocks sur les quais des PFEG. Ces stocks consistaient en deux palettes d’argent (662 kg), et trois sacs de produits en or (environ 14 kg).

Ces stocks provenaient notamment d’un fournisseur d’AuCoffre.com (un frappeur en l’occurrence, mais ça aurait pu aussi être un revendeur), situé dans un pays de l’Union Européenne. Les pièces sont mises sous blisters, numérotées et photographiées chez le fournisseur par un employé d’AuCoffre.com. Les palettes et les sacs sont fermés et scellés et les sceaux numérotés. Un document est signé par le salarié d’AuCoffre.com, le frappeur et le transitaire.

Lorsqu’il s’agit d’achats de pièces ou de lingots à notre demande (et que personne n’est vendeur sur la place de marché que constitue le site AuCoffre.com), la société achète les biens chez un revendeur mais n’en prend pas forcément livraison aussitôt (cela arrive en effet pratiquement tous les jours). Le fournisseur garde le bien pour AuCoffre.com et un numéro est réservé pour lui dans le site de la société. Les différents biens sont régulièrement envoyés aux PFEG par le fournisseur suivant la même logique. C’est alors à réception dans les coffres aux PFEG qu’ont lieu la mise sous blisters, la numérotation et la photographie de chaque pièce ou lingot.

A l’arrivée aux PFEG, J.-F. FAURE (représentant la société), le transporteur, et un réceptionnaire des PFEG vérifient que la livraison correspond à ce qu’il y avait au départ, et notamment que les sceaux sont identiques. Un certain nombre de documents sont alors signés ou remis, notamment pour les douanes suisses (dédouanement). Ces documents indiquent le poids, la nature et la valeur de ce qui est réceptionné. Une correspondance est ainsi régulièrement établie entre les liquidités que nous confions à AuCoffre.com et ce qui entre au PFEG (pour le commissaire aux comptes), et entre les quantités qui entrent et sortent aux PFEG et les stocks qui y sont gardés (pour les douanes suisses). Ainsi, les douanes suisses constituent un premier élément de vérification et de certification de la garde réelle de nos avoirs.

Les stocks reçus sont alors amenés dans les coffres de la société par un manutentionnaire des PFEG. C’est J.-F. FAURE qui se charge de leur mise sous clé. Les pièces d’or sont rangées dans des classeurs numérotés, eux-mêmes rangés dans l’un des coffres-forts numérotés. Il en est de même pour les lingots (qui sont plus rares). On sait donc à tout moment où se trouvent nos actifs.

Les lingots d’or pour VeraCash sont numérotés et stockés dans des palettes. Chaque palette est numérotée.

Les diamants sont gardés dans un coffre. A l’intérieur, les diamants sont stockés par lots dans des boites qui contiennent la même valeur et approximativement la même composition de diamants. Ce sont ces parts de lots que l’on achète.

Différenciation de garde entre LSP et pièces nominatives.

Les pièces du LSP (Livret de Sauvegarde du Patrimoine) sont différenciées des pièces nominatives. A cet effet, AuCoffre.com se fait livrer sous blister (un sachet en plastique scellé) des paquets de dix pièces d’or de même type. Le blister est numéroté (XYZ par exemple), et informatiquement divisé en parts numérotées (XYZ/01 par exemple). Ce sont ces parts que l’on achète. Ainsi, si on ne sait pas distinguer physiquement quel tantième on achète, on sait parfaitement à quel paquet on se réfère, et où se trouve ce paquet.

La différenciation est identique pour l’achat de parts de lingots.

Pour ce qui est de l’argent LSP, AuCoffre.com se fait livrer des paquets de 500 pièces d’argent. Ce paquet n’est pas déballé à l’arrivée (il est contrôlé et numéroté au départ du fournisseur) et il est considéré comme un album. Chaque pièce à l’intérieur est considérée comme numérotée et est affectée informatiquement d’un numéro (çà nous coûterait trop cher de le faire physiquement). L’album est alors séparé en 50 lots de 10 pièces. Ce sont ces lots qui nous sont proposés à l’achat en LSP. On sait donc là encore bien différencier le LSP de la garde nominative.

Je n’ai par contre pas pu vérifier la différenciation entre AuCoffre.com et VeraCash. Le prochain visiteur de l’AMUAC devra se pencher sur cette question.

Différences entre zone hors douanes et sous douanes

Les stocks entreposés aux PFEG sont séparés en deux endroits : sous douane et hors douane. En effet, en Suisse comme en France, suivant les matières et leur type, la fiscalité est différente. Il importe alors que le lieu de stockage n’oblige pas le propriétaire du bien à payer des impôts trop lourds par rapport à la valeur du bien (par exemple, en Suisse l’impôt sur la vente de l’argent est de 8% de la valeur du bien).

AuCoffre.com gère cette nécessité de façon que cela soit transparent pour nous clients.

Si quelqu’un sort des biens de la zone sous douanes, il doit le déclarer aux douanes qui enregistrent la sortie, et vérifient les correspondances lors des contrôles. Aucune différence n’est possible.

Il est par contre possible de sortir des biens de la zone hors douanes, car les contrôles des douanes sont moindres. En cas de disparition d’un bien, c’est alors l’assurance d’AuCoffre.com qui indemniserait le propriétaire. Il est à noter qu’avec les exigences de l’AMF en matière d’assurance, le coût de cette assurance a augmenté très fortement et est à l’origine de l’augmentation des tarifs d’AuCoffre.com intervenue récemment.

Des contrôles de plusieurs natures

Il y a plusieurs niveaux de contrôles des quantités et qualités gardées.

D’abord au niveau d’AuCoffre.com, qui vérifie que tout ce qui a été acheté est réellement stocké dans les coffres.

Ensuite au niveau des douanes suisses, qui contrôlent régulièrement que les stocks placés sous douane correspondent bien à ce qui a été déclaré entré et sorti. J’ai pu constater à quel point leurs procédures sont pointilleuses et exigeantes (pour ce qui est de la zone sous douane).

Autre niveau de contrôle, les commissaires aux comptes. Ceux-ci vérifient que les valeurs qui sont livrées aux PFEG correspondent bien aux valeurs que nous confions à AuCoffre.com.

Il y a aussi les audits annuels. Si ALS, la société de contrôle, ne vérifie pas les pièces une à une, elle contrôle les quantités de pièces et les numéros pour l’or, et les quantités et poids pour l’argent.
L’audit de la société ALS est intéressant pour AuCoffre.com. En effet, les albums contrôlés sont placés sous emballages scellés, ce qui fait que lorsqu’ALS revient l’année suivante, si le scellé n’a pas été retiré et l’emballage pas été abîmé, c’est que ce qui est dedans n’a pas changé. Les mouvements sont donc relativement plus rapides à vérifier (mais durent quand même plusieurs journées).

A noter que lorsque tous les éléments d’un coffre (ou d’une partie d’un coffre) sont scellés, cette partie ou le coffre entier peuvent être scellés. On place alors un grand film plastique devant les étagères concernées et ce film est scellé.

Les contrôles et questions faits par l’AMUAC constituent depuis peu un nouvel effort de compréhension et de vérification de la chaîne d’achat et de garde de nos biens, par leurs propres propriétaires.

Un niveau supplémentaire de contrôle et de certification est en train de se mettre en place : AuCoffre.com va bientôt confier la validation du parcours d’une pièce à la société Brink’s. Cette société réputée dans le domaine du transport de fonds contrôlera l’emballage des biens chez le fournisseur, les transportera aux PFEG, les stockera suivant les instructions données et certifiera aussi les différentes interventions d’AuCoffre.com. Brink’s sera responsable des quantités gardées, et c’est l’assurance de la Brink’s qui nous couvrira en cas de disparition de pièce.

A noter que c’est toujours AuCoffre.com qui restera garant de la conservation de l’or, puisque c’est la société qui loue les coffres, les organise, et assume l’infrastructure interne. De plus, Brink’s reste aussi sous le contrôle d’AuCoffre.com, les caméras étant toujours là. Ainsi, rien ne peut être modifié sans que les autres parties le sachent (AuCoffre.com, les auditeurs, PFEG, les douanes, Brink’s,…). Ce niveau supplémentaire ne dilue donc pas la responsabilité d’AuCoffre.com, mais renforce au contraire sa valeur ajoutée.

L’accord avec la Brink’s devrait se mettre en œuvre dès les audits de janvier avec ALS. Il faudra demander le contrat d’assurance de la Brink’s le moment venu.

Autres réflexions

Il a été vérifié qu’au regard du contrat avec les PFEG, les biens gardés sont notre propriété et sont sous la garde d’AuCoffre.com.

Il faudra vérifier ultérieurement quand la société note les coffres numérotés dans lesquels on met tels albums numérotés. Des photos sont-elles prises ?

Le système informatique sur place n’a pas été vérifié. Il faudra le faire lors d’une prochaine visite.

Nous ne savons toujours pas si les levées de réserves d’ALS sont formalisées quelque part dans les audits suivants.

Nous n’avons toujours pas accès aux rapports d’audit 2018 sur le site AuCoffre.com.

J’espère que ce compte-rendu vous éclaire un peu plus sur les conditions de garde et la sécurité de nos actifs.

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