Un adhérent nous signale qu’il a acheté des VV Gibraltar le 18/12/2017 et que son ordre d’achat est passé au statut validé (le statut de ses pièces n’est pas resté à « précommande »). Comme les autres clients, il a été averti de la décision unilatérale de remplacer ces pièces par des VV Elizabeth II à cours légal par mail le 18 Juin2020.
Cette personne pose plusieurs questions :
- Au niveau éthique, comment la société Au Coffre peut-elle se permettre disposer d’un produit acheté et de le remplacer par un autre sans avoir l’aval du propriétaire des pièces ?
- Quelle contrepartie or était dans les coffres d’Au Coffre entre le 18/12/2017 et le 18 Juin 2020 si les pièces n’existaient pas ?
- Que ce serait-il passé si ce client avait voulu les vendre ?
- Pourquoi cette situation n’a pas été mise en évidence lors de l’audit ?
- Il souligne aussi l’impact de la communication sur ce genre de sujet par mail qui jette le discrédit sur le fonctionnement d’Au Coffre.
Nous comprenons pleinement la frustration, voire l’inquiétude de ce membre. Pour autant nous avons donné des informations à plusieurs reprises sur ce problème, et même, proposé de reprendre les droits sur ces pièces. Le but était que personne ne se sente bloqué, évidemment, ou perdant.
Cependant, un point important doit être clarifié !
Quand on vend un produit notre première action est de se couvrir en poids sur ce produit. Ce qui veut dire que pour chaque once acheté, tout d’abord on achète le poids de métal, que la pièce soit frappée le lendemain, dans 2 mois ou bien jamais si problème.
Dans le cas présent nous avions même fabriqué les flans (les rondelles en or qui sont ensuite frappées) depuis 2017 et ils étaient stockés chez notre partenaire fonderie en Suisse (Metalor).
Courant 2019, ils ne pouvaient plus les garder donc nous les avons récupérés aux Ports Francs de Genève le temps de trouver une solution. Ces flans ont été vus par les auditeurs et même les membres de l’AMUAC présents lors des audits de début 2020.
Lorsqu’il a été acté que définitivement ça ne le ferait pas avec Gibraltar et la Reine sur ce projet, nous avons décidé de ne pas perdre plus de temps et d’agir en lançant la VV EII avec la Nouvelle Zélande. Les flans ont été envoyés en Espagne chez un autre partenaire de frappe et les 10000 VV ont été frappées.
Les membres ayant initialement acheté des VV ont eu de nouveau tous les choix possibles :
- annuler la commande initiale,
- échanger contre des jetons VV,
- ou bien suivre l’heureux dénouement avec la VV EII à cours légal proposée qui répondait aux mêmes critères que la VV EII Gibraltar.
En 10 ans d’exploitation de l’activité Vera Valor, plus de 1,3 millions de pièces ont été frappées en or ou argent et nous n’avons eu à subir qu’un seul problème. Je peux vous assurer que c’est faible par rapport à la concurrence que l’on connaît bien : Monnaie de Paris, etc.
Des points majeurs à retenir, valables depuis la création d’AuCoffre :
- les produits en précommande ne sont pas encore physiquement dans nos coffres. Ils peuvent être soit encore chez notre partenaire vendeur (par exemple si c’est une boutique pour des pièces classiques type Napoléon) et rejoignent nos coffres plusieurs semaines ou mois après.
- Ces produits peuvent aussi ne pas du tout être encore fabriqués mais, dans ce cas, pour chaque précommande la stricte quantité d’or est achetée. La contrepartie en or est soit en compte métal chez le partenaire fondeur (et nos commissaires aux compte s’en assurent) soit même sous forme de flans en attente de frappe chez le fondeur ou bien le partenaire de frappe. Pour des raisons industrielles évidentes on ne frappe que lorsque tout le batch est constitué. Généralement ça se passe maxi tous les 3 mois.
- Lorsqu’une précommande est passée et validée on devient le propriétaire d’un titre sur un produit déjà présent chez nous ou bien en transit voire en devenir (le cas de toutes les VeraValor). Mais ce titre de propriété il est possible de le céder.
Donc une personne qui avait acheté des VV EII GIB non encore fabriquée pouvait revendre son droit sur ces pièces avant leur fabrication. Cela arrive tous les jours, par exemple en ce moment avec les pièces VV ¼ d’once EII.
On achète l’or au fur et à mesure des commandes mais on attend d’avoir 5000 pièces pour faire une frappe.
L’inverse est impossible : nous ne pouvons pas acheter par exemple 200 kilos d’or, frapper des pièces, et ensuite les vendre. Sauf à vendre les pièces bien plus chères que l’or, comme le fait par exemple la Monnaie de Paris. C’est le cas quand le cours de l’or bouge trop et le risque serait trop important.
Tous les professionnels qui fabriquent des pièces d’investissement fonctionnent comme ça (South African Mint, Perth Mint, Austrian Mint, US Mint, etc) : d’abord le client (plutôt des banques dans ce cas) achète le nombre de pièces, le poids d’or est bloqué, pour répondre à la demande de leur clients et les pièces sont livrées une fois fabriquées (plusieurs mois après). C’est la raison pour laquelle ils savent vendre des pièces entre spot +3 et spot +10 alors que d’autres acteurs qui fonctionnent différemment vendent par exemple des pièces de 3 grammes d’or plus de 200 euros. Acceptable pour de la collection, pas pour de l’investissement.
